Bill Bilquin (Bel)

J’ai rencontré l’impro par hasard en 1992. Un coup de foudre. Depuis plus de 25 ans, cette discipline est ma passion. Sous toutes ses formes. Match, catch, Harold, Motel, formats courts ou long form, j’aime voir et jouer des impros de 7 secondes ou de 3h15. J’aime tous les concepts d’impro (à peu de choses près) et j’en ai même inventé quelques uns: “chut”, spectacle non parlant (ou presque) d’1h15 présenté à la semaine de l’impro de Nancy; “impro labo”, sorte de match expérimental mené par un savant fou sur ses cobaye; “ring a bell”, qui invite chaque comédien à créer des liens improbables avec ses souvenirs…

 

Comme tout le monde, je suis passé par le cabotinage, puis j’ai eu honte de mon manque de construction, je me suis mis à développer des univers, puis à scénariser à l’excès les histoires pour que l’impro reste cohérente malgré tout. J’en ai perdu mon jeu physique, et suis devenu trop cérébral. Bref, il m’aura fallu trois marathons de l’impro (150h, 222h et 191h non-stop à Strasbourg ave Inédit Théâtre) pour parvenir à jouer de façon systématiquement (ou presque) spontanée.

 

Des grosses leçons d’humilité comme, par exemple, devoir jouer en espagnol au Mexique sans en connaître la langue, m’ont également aidé à jouer sur des choses aussi ténues qu’un simple ressenti, à capturer la spontanéité, à surprendre les autres en me surprenant moi-même, et à retrouver les joies du jeu purement physique en improvisation théâtrale.

 

En 25 ans d’impro, j’ai appris tant de choses et j’en apprends encore à chaque atelier, à chaque spectacle que je vois, que j’arbitre, que je joue ou simplement que j’imagine…

 

J’ai appris que le bla-bla est l’ennemi de l’action, mais je ne peux m’empêcher de saisir un jeu de mots lorsqu’il me tend ses petits bras. J’ai appris que la curiosité était la plus belle des qualités. La gourmandise aussi si elle est généreuse. J’ai appris que la politesse n’aide pas toujours. J’ai appris à oublier mon cerveau, et à lâcher prise à ne pas vouloir sauver coûte que coûte l’histoire, mais à me laisser emporter par elle. J’ai appris que le cerveau est à la fois ton meilleur allié et ton pire fardeau en impro. J’ai appris qu’il suffit d’un rien pour créer un univers, raconter une histoire, faire vivre un objet.

 

Un rien peut faire passer une réplique pourrie à un poème brillant. Un rien fait d’un personnage banal une performance inoubliable. Un rien peut émouvoir les gens aux larmes ou les faire rire aux larmes. Les deux ont le même goût. Je vous propose d’y goûter avec moi.

 

Stage / workshop :

Jeudi 26 avril

 

Spectacle / show :

Jeudi 26 avril